Il était temps pour moi d’équiper mon atelier d’une perceuse à colonne. Tous mes perçages était réalisés jusqu’alors à la perceuse à main sur batterie. Mes trous sur les métaux étaient très grossiers (ovale voire triangles), du fait des vibrations et du manque de contrôle fin de vitesse. C’est pour ces raisons que j’ai décidé de m’équiper d’une perceuse à colonne.

En cherchant celle qui me correspondrait, je suis tombé sur l’Erbauer EDP750. Les avis sur les sites des magasins de bricolage étaient loin d’être élogieux: « pas terrible comme qualité », « décalage du faisceau laser », « poulie non alignées, usure prématurée des courroies », « mandrin qui ne tient pas sur le cône », « fissure constatée ». Dommage, à ce prix (environ 200 euros), c’est la seule qui avait une belle profondeur de perçage (80mm) et un bel espace sous le mandrin pour percer des pièces volumineuses. Mais là, coup de théâtre, un nouveau modèle de cette perceuse sort sous le nom EDP750-B. Alors, mieux ou non ? Verdict.

Déballage

A l’achat, grosse frayeur, le seul carton disponible est franchement enfoncé sur un coin. Heureusement la perceuse est très bien conditionnée dans un polystyrène très épais. On retrouve dans le carton:

• la colonne déjà montée avec la crémaillère, le support de table de perçage et la fixation pour la base
• un étau
• une table de perçage
• la base
• la quincaillerie: poignée et visserie
• le carter de protection du mandrin
• le bloc moteur poulie et … le variateur de vitesse !

Ce variateur de vitesse est une sacrée surprise à ce prix. La première perceuse à colonne qui offre les mêmes spécifications est 100 euros plus cher ! Et la description sur le site ne le mentionnait pas du tout. J’ai l’impression d’avoir joué au loto et gagné !

Quelques explications: en général, les perceuses à colonne délivrent une vitesse constante au mandrin, la rotation du moteur étant donnée au mandrin par une courroie sur deux poulies. Néanmoins, plusieurs poulies empilées permettent de choisir cette vitesse (à la manières des plateaux/pignons d’un vélo). Mais il faut éteindre la perceuse, soulever le carter des poulies, desserrer la courroie, la changer sur les bonnes poulies , et refermer le carter. Cette perceuse intègre un variateur: sous l’action d’un levier, deux soucoupes se rapprochent ou s’éloignent au lieu d’une poulie fixe, ce qui augmente ou diminue le diamètre de passage de la courroie et change la vitesse en continue. Un capteur permet de mesurer la vitesse courante et la restitue sur un affichage en façade. D’autres perceuses permettent ce réglage de la vitesse par un variateur électronique, comme sur les perceuse à main.

Le déballage se termine sur une bonne surprise ! Place au montage.

Le montage

La perceuse est montée avec quelques clefs plates et Allen en moins de 45 minutes. Les explications sont très claires, détaillées avec schéma, et correctes. J’en profite pour quelques observations:

• le tube de la crémaillère qui soutient l’ensemble est dans un acier de 1mm d’épaisseur, très robuste
• Base et plateau de perçage sont en fonte très épaisse (> 5mm) , il n’y a pas eu d’économie sur ces pièces, c’est rassurant
• Toutes les pièces métalliques sont protégées de la corrosion par un film huileux
• Je mesure la course du mandrin: 80mm
• Toute la visserie fournie est de qualité et se laisse serrer sans se détériorer

La partie la plus difficile consiste à soulever le bloc moteur, très lourd, pour l’enfiler sur la colonne. L’ensemble monté pèse près de 40 kilos et propose une machine outil très stable. Enfin, l’ensemble des graduations, curseurs, lasers, mais aussi manivelles et pièces en coulissement dispose de leur propre réglage. Aucune pièce collée ou soudée qui empêcherait de venir régler une déviation. C’est l’intérêt de ces machines soumises à de fortes contraintes, de pouvoir régulièrement être réglée pour atteindre leur précision.

Premiers tests

Avant de percer, je graisse abondamment : la crémaillère de la colonne, les anneaux dans lesquels la crémaillère tourne et la crémaillère du mandrin. Je monte ensuite un forêt de 2mm et j’effectue le début d’un perçage afin d’avoir une référence pour régler le laser. Je teste la variateur et ajuste l’écrou qui serre sa manivelle. Et je colle avec un aimant sur la perceuse le taquet qui sert à sortir le cône mors ! Fin prêt.

1. Je tente un perçage au forêt plat de 22mm dans du sapin. Le perçage est régulier, la machine réagit bien à la pression sur la manivelle, et perce sans effort sur l’épaisseur du morceau.
2. Je tente un perçage au forêt métal de 10mm dans du tube acier. En début de course du mandrin, le perçage est assez rond, mais en bout de course, un jeu apparaît et le trou prend des airs de triangle. Il apparaît que mon forêt est assez mauvais car avec une attaque plate et non conique. Les contraintes exercées lors du perçage sont trop fortes. J’obtiens de bien meilleurs résultats avec un forêt métal conique.
3. Je tente plusieurs trous avec le réglage de profondeur: il reste en place et ne se dérègle pas d’un trou à l’autre.
4. La table de perçage et l’étau restent bien fixes lors des perçages.

Et la suite

Les premiers tests sont très satisfaisants. J’obtiens la précision que je recherchais. Il faudra l’éprouver plus et plus longtemps pour vraiment qualifier cette perceuse mais pour l’instant, elle m’apporte entièrement satisfaction.

Le seul point de questionnement est ce jeu en bout de course de mandrin. C’est vraiment ce qui différencie les perceuses à colonnes professionnelles de celles vendues en grandes surfaces de bricolage (comme celle-ci). Mais plutôt que d’accuser la qualité de la machine, je préfère me mettre à chercher des techniques de mise en œuvre: forêt suffisamment affuté, vitesse de rotation, lubrification, perçage qui favorise le début de la course quand c’est possible ?

Et enfin il y a cette petite vis de réglage que je n’ai pas encore regardée qui pourrait apporter une partie de la solution.